Carav’âne végétale : osez les plantes sauvages avec Émilie et son âne Réglisse !
« Mauvaises herbes, invasives, voire envahissantes : il existe encore beaucoup de préjugés autour des plantes sauvages. Elles offrent pourtant des bienfaits insoupçonnés ! Pour en savoir davantage sur les vertus de ces herbes spontanées, Émilie et son âne Réglisse vous donne rendez-vous à Chimay et Momignies lors de conviviales journées carav’ânesques. »
Rencontre avec Emilie Hennot, Coordinatrice du Centre ethnobotanique de l'Aquascope Virelles, qui nous invite à embrasser la beauté sauvage et diversifiée qui nous entoure.
Réviser nos a priori sur les plantes sauvages
Du 6 au 16 juillet, à l’initiative du Parc National de l’Entre-Sambre-et-Meuse, et en partenariat avec le Centre Ethnobotanique de l’Aquascope Virelles, la Carav’âne végétale entamera son 2ième périple à travers les charmants villages du Parc National. La saison précédente, cette expérience itinérante a déjà conquis de nombreux habitants de Couvin et Viroinval. Cette année, Émilie et son âne Réglisse vont sillonner les villages de Chimay et Momignies. L’objectif : transmettre les savoirs et usages des plantes sauvages à travers des activités conviviales, amusantes et instructives. Comment utiliser les plantes sauvages de notre région ? Que faire avec le coquelicot ? Quelle plante utiliser pour calmer une piqûre d’insecte, ou encore atténuer l’eczéma et les gerçures ? Autant de questions auxquelles Emilie sensibilisera les habitants par le biais de ce chouette itinéraire de 10 jours.
Il y a une dizaine d’années, le personnel de l’Aquascope Virelles s’est attelé à un travail ethnobotanique intense pour la publication d’un ouvrage sur les plantes et leurs propriétés à travers les usages traditionnels : « Cueillette buissonnière dans le bocage. Usages populaires des plantes sauvages en Thiérache – Pays de Chimay ». « C’est grâce à ces savoirs recueillis par le biais d’interviews d’anciens de la région qu’est venue l’idée de la carav’âne végétale ! Autrefois, la plupart des personnes vivant à la campagne savaient reconnaître et utiliser les plantes pour se nourrir, se soigner, ou encore fabriquer des objets du quotidien comme des paniers, balais ou jouets. Malheureusement, tous ces savoirs et pratiques n’ont plus été transmis à la génération suivante… C’est là que nous entrons en jeu avec Réglisse : transmettre les savoirs botaniques ancestraux de village en village pour permettre aux habitants de se les réapproprier et de retrouver un lien au monde végétal. Qui sait, peut-être aussi leur donner l’envie de les accueillir dans leurs jardins, pour plus de biodiversité ! »
Restaurer un lien positif avec le vivant
Le déroulement d’une journée-type est de partir de village en village avec la carriole et Réglisse. Les habitants sont invités à se réapproprier les savoirs des plantes sauvages afin qu’ils ne tombent pas dans l’oubli. « La saison dernière, nous nous sommes arrêtés sur la place de différents villages (Aublain, Frasnes, Mariembourg, Dourbes, Vierves-sur-Viroin, Olloy-sur-Viroin, Petigny, Nismes et Couvin). Les gens ont découvert avec curiosité notre labo’tanique portatif avec en prime la présence de Réglisse pour le plus grand plaisir des enfants :-) » Tout le monde a joué le jeu en se promenant dans son quartier pour une balade/cueillette. S’ensuivaient ensuite des questions/réponses et une petite dégustation : Sauriez-vous reconnaître ces plantes si vous en aviez besoin un jour ? Et transmettre cette connaissance élémentaire à vos enfants et petits-enfants ?
« De manière générale, je traite des enseignements issus du livre du travail ethnobotanique. Lors de cette recherche, nous avons rencontré 130 personnes et récolté des informations sur plus de 160 plantes différentes, dont on comptait plus de 900 usages ! Ce sont des personnes ayant connu la guerre, voire l’avant-guerre, qui utilisaient les plantes pour des usages divers. Par exemple, on apprend que l’ortie pouvait servir de soupe dépurative, mais aussi de remède contre les rhumatismes, ou encore pour favoriser la croissance des poussins… On se rend d’ailleurs compte qu’auparavant les plantes faisaient vraiment partie intégrante de la vie quotidienne et sociale. Par exemple à Couvin, on découvre que les femmes prenaient le tram pour se rendre dans les bois cueillir des myrtilles. On souligne également le fait que chaque plante a son propre aspect et ses propriétés. Certaines peuvent soulager les petits bobos, mais il convient d’être très prudent car d’autres peuvent être toxiques ».
Lors de ces journées carav’ânesques, Émilie s’adresse à un public assez varié, pas forcément connaisseur mais très curieux du monde végétal. « Je fais vraiment de l’éducation populaire. Et puis, on intègre aussi la mobilité douce, on prône la lenteur avec Réglisse ! Beaucoup d’enfants sont littéralement tombés amoureux de mon âne :-) L’année dernière, l’un d’eux m’a même demandé s’il pouvait l’acheter :-) Autre anecdote particulière : j’ai rencontré une famille d’ukrainiens assez calée sur les propriétés et les bienfaits des plantes. Je traitais à un moment des fibres de tilleul provenant du liber, et ils ont tout de suite fait référence à leurs grands-parents faisant encore des chaussons avec ces fibres végétales. C’était très enrichissant ! Et cela souligne que le monde végétal est véritablement un lien assez actif entre les gens ».
Toujours dans le domaine végétal, et si vous souhaitez en apprendre davantage sur les usages médicinaux, comestibles et utilitaires des plantes sauvages, rendez-vous au jardin de Millepertuis à l’Aquascope Virelles. De mai à septembre, et par le biais de panneaux didactiques, faites un tour dans ce coin intimiste et poétique de 24 ares comprenant plus de 100 plantes sauvages. Les week-ends (ou sur demande), un guide passionné vous y accueille, vous informe et vous offre une dégustation florale. La visite du jardin est comprise dans le prix de la visite de l’Aquascope.
Quand et où rejoindre la Carav’âne végétale cet été ?
- Samedi 6 juillet – 14h : Vaulx
- Dimanche 7 juillet – 14h : Chimay (rdvs au Kiosque)
- Lundi 8 juillet – de passage à Saint-Remy et Villers-La-Tour
- Mardi 9 juillet – 14h : Seloignes (+ veillée à à 20h à L’arbre à pattes, devant l’école du village)
- Jeudi 11 juillet – 14h : Monceau
- Vendredi 12 juillet – 16h : Momignies
- Samedi 13 juillet – 14h : Macon veillée à 20h à l’Amagda)
- Dimanche 14 juillet : Macon. Journée échange de savoir-faire/ferme Amagda : atelier “plantes comestibles et cuisine sur rocket stove” + atelier “initiation vannerie” à 10h.
- Lundi 15 juillet – 16h : Bailièvre
- Mardi 16 juillet : de passage à Robechies et arrivée à l’Aquascope de Virelles
L’ouvrage « Cueillette buissonnière dans le bocage. Usages populaires des plantes sauvages en Thiérache – Pays de Chimay » est en vente au prix de 20€
