Envie de fabriquer votre propre couteau ?

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« Au sein de son intimiste atelier à Merbes-le-Château, Didier Barbier entretient et transmet un savoir-faire ancestral unique : la coutellerie d’art ! Une passion bien affûtée dans laquelle ce créateur assemble harmonieusement différents matériaux de qualité supérieure pour créer des couteaux combinant fonctionnalité et esthétisme. »

Une réputation bien « forgée » pour Didier Barbier, artisan coutelier d’art passionné, qui nous confie ses conseils « aiguisés » sur la fabrication, l’entretien et l’usage de ses créations.

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Comment êtes-vous devenu artisan coutelier ?

Les couteaux m’ont toujours fasciné à travers les âges et les civilisations. Durant mon enfance, je me souviens que j’arrivais toujours à m’en procurer mais ils étaient directement confisqués une fois à la maison ! C’est peu dire que le sujet était assez tranchant avec mes parents ;-) Au niveau de mon parcours professionnel, j’ai toujours été indépendant. Pendant des années, ma femme et moi avons élevé des chèvres angoras et confectionné des vêtements avec la sublime toison de l’animal. En parallèle de cette activité, et avec l’envie toujours omniprésente de faire chanter l’acier, j’ai décidé de suivre une formation en coutellerie.

Petit à petit, mon travail a été remarqué par des professionnels dont la Confrérie du Couteau de Thiers en Auvergne dans laquelle je suis actuellement compagnon. Jean-Claude Laforêt, coutelier renommé, est d’ailleurs un de mes parrains. Face à l’uniformisation des couteaux industriels et la hausse des préoccupations écologiques, ces pièces uniques redeviennent très tendances. Pour le coup, je suis très fier de perpétuer ce savoir-faire ancien, souvent transmis de génération en génération.

En pratique, je me procure la quasi-totalité de mes matériaux en Auvergne : acier, plaquettes, etc. Je travaille des métaux qui peuvent être destinés spécifiquement à la coutellerie, ou des métaux de récupération comme de vieilles limes, des ressorts et lames de suspension. Pour les manches, beaucoup de matériaux peuvent être utilisés : bois, cornes, bois de cerfs ou des bois précieux imprégnés de résine (dits stabilisés) d’ivoire végétale, de nacre.

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Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Ce que j’adore c’est que ce métier allie tradition et innovation. En effet, c’est une profession ancestrale. Les premiers couteaux ont été fabriqués (ou taillés) en pierre par l’homme. Après l’Âge du Bronze et l’Âge du Fer, le métier de forgeron s’est intensifié au Moyen Âge avec la création de lames de haute qualité pour les épées, les couteaux de combats, ainsi que beaucoup d’outils du quotidien, pour la cuisine, l’agriculture , le ferrage des chevaux, etc.

Ensuite, et avec l’arrivée des nouveaux matériaux, cette profession a encore évolué en proposant toute une gamme bien spécifique. Depuis le couteau de chasse jusqu’au couteau pliant, en passant par ceux pour couper la viande, ou encore pour la pêche, les couteaux font vraiment partie de notre quotidien. Comme j’adore dessiner, j’apprécie particulièrement le côté artistique où je crée des couteaux uniques combinant beauté et fonctionnalité.

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Qu’est-ce qui vous différencie de vos confrères artisans ? Une signature particulière ?

Pour mes réalisations personnelles, je n’aime pas recopier un modèle déjà existant sauf s’il s’agit d’une commande. Par exemple, j’ai apprécié réaliser pour un client Normand un fer de lance Viking selon un cahier des charges très précis à respecter. Je ne suis pas confiné dans un canevas particulier. C’est ce qui fait ma signature lors de différents salons auxquels je participe comme les journées de la Coutellerie à Gembloux, les Scottish Days à l’abbaye d’Aulne, ou encore le Celtic Days Festival à Thy-le-Château. Les gens sont toujours surpris de la grande variété de pièces uniques sur mon stand.

Concernant mes commandes, les personnes m’expliquent ce qu’elles souhaitent et/ou viennent avec une photo ou un dessin. Ensuite, on définit ensemble la forme de la lame, le type de bois, etc. Tout le monde y trouve son compte ! Si vous passez commande pour un couteau, le prix peut varier entre 80 et 800€. En effet, il y a des créations plus compliquées que d’autres, et composées de plusieurs couches d’acier engendrant plusieurs heures de travail.

Ma femme Pascale Posteau propose une activité pour les enfants (à partir de 5 ans) uniquement en salons : les petits tartineurs. Pendant +/- 20 minutes, l’enfant s’essaye à fixer la lame non-tranchante au manche du couteau avec l’aide d’un petit marteau. C’est assez attendrissant à voir car les plus petits utilisent généralement leurs deux mains pour frapper avec le marteau ;-) Ils repartent ensuite fièrement avec leur petit couteau qu’ils peuvent utiliser pour garnir leur tartine de pâte de chocolat, confiture ou autre. C’est une activité ludique et pédagogique que nous sommes les seuls à proposer en salon.

Vous savez mes créations sont bien plus que de simples objets tranchants. Chaque ligne tracée, chaque courbe polie racontent une histoire ! Ils ont une âme ! Amoureux de l’écosse, j’utilise de la fleur de charbon pour le manche de mes couteaux. Le charbon étant un symbole important de cette nation renvoyant aux temps glorieux de la chevalerie.

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Comment se déroule une journée-type d’atelier ?

Après un petit tour de présentation de mon atelier et des différents outils, j’explique les consignes de sécurité. Je recommande aux gens de venir avec des vêtements en coton (éviter le synthétique y compris pour les chaussures). Je mets à disposition un casque anti-bruit, des gants, des lunettes de protection et un masque FFP3.

Ensuite, je montre à la personne comment se déplacer avec un morceau de métal porté à 850°. On va le chauffer afin de lui donner la forme souhaitée. Vers 12h-13h, on va pouvoir faire une pause bien méritée avec un repas du terroir à base de produits locaux et de saison réalisé par une cheffe diplômée qui n’est autre que ma femme ;-)

Après la mise en forme finale de la lame en travaillant avec différentes bandes abrasives, va s’ensuivre une montée en température vers les 900° afin de tremper le couteau dans de l’huile pour renforcer la lame. En effet, il y a des températures à respecter et cela exige une certaine précision. Après, on va travailler la lame, à savoir le travail de l’émouture où l’on peut ajouter un crantage pour des lames dentelées. On termine avec l’affûtage et le polissage. De retour à la maison, je conseille aux gens de mettre leur couteau au four à 150° pendant 2 heures. Cela s’appelle la phase de « revenu » qui va détendre et donner de la souplesse à la lame.

Bref, vous l’aurez compris, il s’agit d’un vrai moment privilégié où vous profitez d’un accompagnement personnalisé ! Et que vous soyez passionné de coutellerie, ou simplement curieux d'apprendre cet art, j’offre aussi la possibilité de vous perfectionner dans la coutellerie avec une formation plus complète ;-)

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